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Se libérer du paradoxe. Du Zen à l'école de Palo Alto

Revue Hypnose et Thérapies Brèves 67.



Se libérer du paradoxe. Du Zen à l'école de Palo Alto
Comment sortir d’un cadre problématique connu, et déboucher sur une nouvelle perspective libérée du problème ? C’est toute la question du changement intérieur. Et deux écoles de pensées différentes y ont répondu d’une manière similaire, chacune selon sa tradition. Venu d’Orient, le bouddhisme zen a oeuvré en ce sens depuis des siècles en posant au disciple des énigmes logiques appelées « koan ». En Occident, nous avons pour référence la pensée de l’école de Palo Alto, qui a théorisé le recadrage en psychothérapie. Face à une situation insoluble, comment apporter une transformation au patient par l’usage du paradoxe ? Pour nous guider dans le zen, nous marcherons dans les pas du maître japonais Shunryu Suzuki, qui a écrit des livres merveilleusement profonds et simples. Quant à l’école californienne, nous savons tout ce qu’elle doit à l’hypnose ericksonienne...

Changements

Bref rappel historique : l’école de Palo Alto a été fondée dans l’après-guerre, au Mental Research Institute de la ville de Palo Alto en Californie. Dans les années 1970, le trio Watzlawick, Weakland et Fisch publie un ouvrage qui deviendra un livre fondateur, Changements. Paradoxes et psychothérapie. La pensée de Gregory Bateson, qui n’appartiendra pourtant jamais à l’école, était l’une des grandes références de Palo Alto, avec celle de Milton Erickson. Les auteurs du livre Changements en distinguent deux sortes : le type 1 reste encore dans le cadre du problème et ne modifie en rien sa structure. C’est faire « plus de la même chose ». Le changement de 2e ordre en revanche est une réelle mutation, un déplacement du cadre de pensée. Ni A ni non-A, ni l’un ni l’autre, la direction étant celle d’un tiers terme. L’idée centrale est que le patient doit être délivré de sa « tentative de solution », car la réponse se trouve hors de ses attentes préconçues qui l’enferment davantage dans son problème. Prenons une des histoires racontées par Watzlawick, dans laquelle une place publique est occupée par la foule pendant la Commune à Paris et un officier a reçu l’ordre de « tirer sur la canaille ». Les soldats sont en joue, la tension à son comble, l’émeute gronde, l’officier tire son sabre et annonce d’une voix forte : « Mesdames et messieurs, j’ai pour ordre de tirer sur la canaille, mais comme je vois nombre de personnes respectables, je leur demanderais de bien vouloir quitter la place afin que nous puissions viser la canaille. »

La place fut vidée dans le calme en quelques minutes. C’est un excellent exemple de décadrage. Avec un humour absurdement zen, Milton Erickson raconte une histoire qui lui est arrivée avec quelqu’un s’apprêtant à le frapper parce qu’il l’avait bousculé un jour de grand vent : « Je regardais posément ma montre et lui dis avec politesse, “il est exactement 2 heures moins 10” – bien qu’il fut plus de 4 heures ! » Et il s’éloigna en laissant l’individu stupéfait, après cette brillante rupture de pattern. Par ce recadrage de la situation, elle s’éclaire d’un tout autre point de vue qui désamorce complètement l’issue jusqu’alors défavorable. Cette attitude fait écho à une phrase zen : « Le Bouddha a tenté de nous libérer en détruisant notre sens commun. » Un des points essentiels est que le vrai changement affecte la position implicite qui définit les coordonnées dans lesquelles le sujet agit, pense et se situe. Ainsi la notion de cadre – et comment s’en libérer – est un très bon pont entre le zen et la psychothérapie.

Le koan zen

Le paradoxe utilisé dans l’école de Palo Alto apporte la délivrance au patient, qui peut enfin renoncer au programme de sa vie, à savoir tenter une solution qui échoue. Alors brusquement un espace nouveau peut apparaître. On retrouve ce processus dans les techniques paradoxales du zen. Dans la méditation, c’est le passage de l’aporie du mental à la présence du corps. Shunryu Suzuki Roshi montre la nécessité de passer à cette autre logique, faisant ce saut à première vue paradoxal : « L’esprit du débutant recèle de nombreuses possibilités. L’esprit de l’expert en contient peu. » La plus connue des techniques paradoxales du zen est le koan, ayant pour but d’épuiser l’esprit conceptuel et de déboucher sur ce fameux 3e terme logique. Pour cela, on demande au pratiquant de se fixer sur une formule profondément absurde. L’apprenti veut vraiment arriver à quelque chose, il y a donc progression sur la voie, mais son vouloir le bloque... que faire ? On détourne l’intellect sur une formule où l’énergie de la quête se conserve mais l’ego finit par s’épuiser et quelque chose de la réalité apparaît. On cherche un lieu qui est un non-lieu, où la vie ne peut se cristalliser, le satori (ou éveil à la vraie nature de l’esprit) ne se trouvant pas ailleurs. Entre humour et poésie, cet espace que l’on ne voit qu’en négatif, en le devinant entre les lignes...

« Quand la lumière a disparu, où vat- elle ? » « Ce qui te manque, cherche-le dans ce que tu as. » « Quel étai t vot re visage avant de naî t re ? » Une question est canonique dans le zen, que les disciples posaient à leur maître : « Pourquoi Bodhidharma est-il venu d’Occident ? » C’est-à-dire pourquoi le bouddhisme est arrivé d’Inde en Chine, où il est devenu le ch’an qui deviendra le zen au Japon. Les réponses sont toutes plus belles les unes que les autres, parmi lesquelles : « Quel beau lampion ! Le cyprès dans la cour. Il n’y a aucune signification à sa venue. Je n’ai pas de réponse à vous donner. A quoi sert de demander aux autres ? Encore un qui passe par le même vieux chemin... Demandez au poteau qui est planté là. Mon ignorance est pire que la vôtre. Votre question est à côté du sujet. Je vous le dirai quand je serai mort. » Toutes ces façons de parler de la présence désignent une seule chose, c’est la joie de l’ouverture au monde, à l’opposé de la souffrance créée par la fermeture d’esprit qui s’accroche à ses problèmes. Ce qui permet à Suzuki de dire : « La seule voie consiste à apprécier votre vie. » Voilà qui est peutêtre, une fois épuisé l’esprit logique par les paradoxes, un secret au-delà des mots.

Méditer libre de soi

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NICOLAS D’ INCA

Psychologue clinicien, thérapeute par l’hypnose. Méditant de pleine présence pendant quinze ans, aujourd’hui orienté par la pratique de la transe, notamment chamanique. Contribue à établir une thérapie intégrative par des publications et l’animation de stages autour des méthodes traditionnelles de guérison. Se spécialise dans le soin du trauma et des états dissociatifs. Se consacre à ses activités libérales à Fontainebleau et en ligne.

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N°67 : Novembre / Décembre 2022 / Janvier 2023

- Dans un très beau texte, drôle et subtil, Virginie Lagrée rend hommage à la créativité et à l’éthique des familles d’accueil thérapeutique adultes. Elle nous montre, à partir de nombreux exemples, toutes les stratégies développées par ces familles, en lien avec une fine observation des relations tissées au fil de la vie quotidienne. Connaissant bien la pratique de l’accueil familial, devant la qualité de la prise en charge de tous ces patients, pour la plupart psychotiques, on peut s’étonner du peu de services de cette nature dans la psychiatrie publique. Un joli moment d’émotion et de réflexion sur la capacité de chacun à faire confiance à son inconscient.

- Julien Betbèze : Edito : Didier Michaux, chercheur et passeur de l’hypnose

- Quel plaisir d’accueillir dans ce n°67 la réflexion de Dominique Megglé sur la manière de comprendre la psychopathologie à partir de l’hypnose. Il décrit dans les peurs névrotiques le rôle majeur de la peur de l’oubli, de la peur de la nouveauté, et le rôle de l’hypnose profonde pour les traverser. Il souligne l’importance de la ratification et de la qualité relationnelle et développe une hypnopathologie passionnante sur la compréhension de ces différents troubles psychiatriques.

- Michel Ruel nous fait part de son expérience sur le travail avec les endeuillés. Il souligne l’inventivité des hypnothérapeutes français pour retrouver un lien avec les personnes disparues, lien indispensable pour faire un travail de deuil et favoriser un nouveau départ.

- Bogdan Pavlovici nous fait découvrir une approche novatrice en pédopsychiatrie pour rentrer en contact et faire lien avec tous ces enfants réticents qui peinent à s’investir dans une dynamique de soins. A travers l’histoire de Nicolas, 9 ans, il décrit le rôle de la transe hypnotique dans l’écriture des lettres envoyées par le thérapeute, et leur effet thérapeutique en retour chez l’enfant et sa famille.

En couverture : Lisa Bellavoine : Créer le regard

Espace Douleur douceur
. Gérard Ostermann : Edito : Les arbres de l’infinie douleur
. Dans « Douleur d’amputation », Véronique Betbèze détaille les deux séances d’hypnose qui lui ont permis de remettre en mouvement un patient amputé.
. Magali Farrugia nous explique comment l’hypnose peut compléter l’accompagnement d’une patiente en soins palliatifs et détaille les séances avec une patiente atteinte d’un cancer de l’estomac. Un chemin vers les étoiles.
- David Ogez et Maryse Aubin nous invitent à pratiquer l’autohypnose. A travers le récit de Maryse, patiente en clinique de gestion de la douleur au Québec, nous apprenons comment un programme d’entraînement à l’autohypnose qui vise à réduire les douleurs chroniques des patients et réduire la prise en charge de médication opioïde est mis en place.
. Un hommage à Didier Michaud, chercheur et passeur de l’hypnose qui vient de nous quitter. Isabelle Ignace, Yves Halfon, Jean-Marc Benhaiem, Brigitte Lutz, François Thioly, Gaston Brosseau, Sophie Cohen.

Rubriques :
. Quiproquo : Stefano Colombo et Mohand Chérif Si Ahmed : Le deuil

Culture du monde :
. Nicolas D’Inca : Se libérer du paradoxe – Du zen à l’école de Palo Alto
. Bonjour et après : Sophie Cohen : Le poids du couple… gagner en légèreté

Les grands entretiens : Rubin Battino interviewé par Gérard Fitoussi

Crédit Photos © Lise Bellavoine



Rédigé le Lundi 21 Août 2023 modifié le Lundi 21 Août 2023
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Laurence ADJADJ
Présidente de France EMDR-IMO ®, Dirige le Cabinet d'Hypnose, EMDR-IMO de Marseille. Présidente... En savoir plus sur cet auteur





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