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Violences sexuelles dans les conflits armés, confluences avec la torture. Par Evelyne JOSSE



Les formes de violence sexuelle dans les contextes de conflit armé

Les formes de violence sexuelle perpétrée dans les contextes de conflit armé sont multiples et diverses.
On parle de viol comme arme de guerre ou comme méthode de guerre lorsqu’il est planifié par une autorité politico-militaire et utilisé de manière stratégique par l'une des parties d’un conflit pour humilier, affaiblir, assujettir, chasser ou détruire l’autre. Il s’agit généralement des viols de masse – commis sur de nombreuses victimes –, multiples – une victime est agressée à plusieurs reprises – et collectifs – la victime est agressée par plusieurs assaillants –, fréquemment perpétrés en public, accompagnés le plus souvent de brutalités et de coups.

Le viol comme arme de guerre constitue une forme d’attaque contre l’ennemi. Il caractérise la conquête et l’avilissement des femmes incarnant l’identité culturelle adverse, l’humiliation des hommes en charge de leur protection mais impuissants à les défendre ainsi que le déshonneur des combattants capturés. Pratiqué avec la volonté délibérée de semer la terreur, l’infamie et les germes du rejet social, il est une arme de destruction psychique et communautaire. Outre la volonté de semer la peur et la honte, le viol peut être utilisé dans le but de contaminer les parties rivales et de propager le virus du V.I.H.

La terminologie du Comité international de la Croix-Rouge désignant le viol comme « méthode de guerre » est plus judicieuse, car plus large, que celle du viol comme « arme de guerre ». Une arme est utilisée dans l’intention d’infliger une blessure ou de tuer. Dans les conflits armés, le viol peut servir ces fins mais également être exploité pour des raisons plus perfides comme polluer l’ethnicité d’une communauté. Par exemple, durant le conflit en ex-Yougoslavie, les combattants serbes recouraient aux viols et aux grossesses forcées pour pervertir la « race » de leur ennemi et anéantir le futur de la communauté bosniaque. Dans l’est du Congo, les combattants hutus originaires du Rwanda utilisent cette stratégie pour forcer les femmes congolaises à donner naissance à des enfants porteurs de leur identité culturelle et ce dans le but délibéré de s’implanter civilement dans la région qu’ils occupent militairement. Ces exemples indiquent que les violences sexuelles, véritable méthode de guerre, peuvent être partie intégrante d’une stratégie de domination ethnique, culturelle et politique.

Toutes les exactions commises durant un conflit armé ne servent toutefois pas d’armes de guerre. En effet, les agresseurs ne poursuivent pas nécessairement un plan stratégique et tactique édicté par leurs supérieurs ; ils agissent fréquemment de leur propre initiative. De tous temps, les agressions sexuelles ont fait partie des traditions guerrières. Elles le restent malgré la ratification de lois internationales et de codes militaires les interdisant et les sanctionnant. Ainsi, certains viols peuvent-ils être considérés comme un hymne à la virilité. Ils constituent une récompense octroyée aux soldats par les autorités militaires. Les supérieurs hiérarchiques autorisent parfois, voire encouragent leurs troupes à commettre des viols sur les populations civiles pour les récompenser des services rendus, exalter leur bravoure et doper leur moral. De même, après une victoire, il n’est pas rare que les vainqueurs violent les filles et les femmes des vaincus considérées comme un butin de guerre et parfois, qu’ils agressent sexuellement les hommes dans l’intention de les humilier.

Les combattants sont généralement jeunes et sexuellement actifs, célibataires ou séparés de leur famille, peu instruits et soustraits au contrôle social de leur communauté d’origine, parfois intégrés dans des unités de combat peu structurées et peu encadrées. De plus, ils jouissent d’une impunité quasi assurée et consomment fréquemment des substances psychoactives aux effets désinhibiteurs. Tous ces facteurs contribuent eux aussi à l’explosion des viols des filles et des femmes dans les situations de conflits armés. De même, pour humilier leurs victimes, mais également pour assouvir leurs propres pulsions sexuelles, des agents pénitentiaires peuvent faire subir des agressions sexuelles aux détenus, femmes et hommes, prisonniers de guerre. L’esclavage sexuel est parfois organisé et planifié par les autorités militaires. Ainsi, des filles et des femmes sont kidnappées par des combattants, séquestrées dans leur campement, voire prostituées de force dans des casernes ou dans des bordels sous contrôle militaire. Outre les services sexuels, elles peuvent être chargées des tâches domestiques, agricoles et militaires. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les femmes contraintes de se prostituer pour l’armée et la marine impériale japonaise ont été appelées « femmes de confort » ou de « réconfort ». Plus récemment, durant la guerre en ex-Yougoslavie, des filles et des femmes ont été victimes de la traite des êtres humains pour rencontrer la demande en prostituées émanant des membres des forces internationales de maintien de la paix stationnées dans la région.

Le spectacle du viol des membres de la famille perpétré par les belligérants ou par des membres de la communauté de la victime, forcés par les agresseurs à pratiqué ces violences compte également parmi les agressions sexuelles commises dans les contextes de conflit. Des familles sont ainsi forcées à assister au viol de leurs proches, le plus souvent de l’épouse, de la mère, des sœurs ou des enfants. Il leur est parfois imposé de danser, d’applaudir ou de chanter pendant la durée du viol. On les contraint aussi à faciliter l’agression, par exemple, en immobilisant la victime pour l’empêcher de se débattre, en fournissant de l’huile pour lubrifier le sexe d’un enfant et permettre ainsi la pénétration, etc. Outre les dommages causés à la victime, ce type de viol vise à blesser l’amour-propre et l’honneur des hommes de son entourage qui n’ont pas pu la défendre.

En plus des viols, des tortures et des mutilations sexuelles sont fréquemment infligées aux filles et aux femmes de la communauté adverse, telles qu’éventration des femmes enceintes, mutilation des organes génitaux, intromission d’objets dans les parties génitales, avant, pendant ou après un viol. Les organes sexuels des hommes, notamment lorsque ces derniers sont incarcérés, sont également souvent le siège des tortures : décharges électriques, coups, torsions, introduction d’objets dans l’anus, mutilations et amputation des organes génitaux, etc.

À ces multiples types de violence sexuelle s’ajoutent les grossesses imposées par la force. Des jeunes filles et des femmes sont violées de façon répétée jusqu’à ce qu’elles soient enceintes. Elles sont maintenues en captivité jusqu’à un terme avancé de la gestation et sont relâchées lorsqu’un avortement ne peut plus être pratiqué. Dans certains cas, il s’agit d’une stratégie visant délibérément à corrompre les liens communautaires en forçant les femmes à donner naissance à un enfant porteur de l’identité culturelle des bourreaux, comme ce fut le cas en ex-Yougoslavie. Dans d’autres cas, comme par exemple en République démocratique du Congo il s’agit d’une manœuvre de l’adversaire pour s’implanter dans une région en créant un métissage entre population locale et groupe d’occupation.

Pour clôturer cette énumération, citons encore les dévalorisations sexuelles. Les hommes, notamment lorsqu’ils sont retenus prisonniers, subissent des humiliations multiples par rapport à leurs organes sexuels et à leur masculinité : raille- ries, moqueries, insultes, féminisation du prénom, contrainte de porter des sous- vêtements féminins, etc. Les femmes sont parfois forcées à s’exposer nues au regard d’autrui et sont elles aussi la cible d’affronts portant sur leur physique et leurs attributs sexuels.




Rédigé le Mercredi 30 Janvier 2013 modifié le Mercredi 30 Janvier 2013
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