Psychanalyse ou psychothérapie ? Par Stéphanie Lacruz, psychanalyste, psychothérapeute Paris

Un point de vue, toujours en discussion



Lorsque S. Freud rencontre Jean-Martin Charcot, psychiatre, chef de service à l’hôpital de la Salpetrière à Paris, à la fin du XIXème siècle, il découvre et s’emploi à la pratique de l’hypnose en tant que « Thérapie symptomatique ». Il dira, dans le chapitre final de ses études sur l’hystérie, en 1895, que le procédé cathartique qu’est l’hypnose, est la meilleure thérapie symptomatique, qui ne saurait être surpassée.

Nous sommes en 1895, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts parisiens depuis ce temps, entrainant avec les différents courants, d’autres méthodes toutes aussi efficaces en terme de thérapie orientée vers le symptôme. Mais ce qui est certain, c’est que, quoique soit le courant théorique de la pratique thérapeutique symptomatique, il s’agit d’une Psychothérapie et non d’une psychanalyse.

Le procédé cathartique agit sur le symptôme et le guérit. Il défait les facteurs nocifs déterminés. L’effet agit bien sur le symptôme, mais Freud constate que dans de nombreux cas, on ne peut empêcher l’apparition de nouveaux symptômes qui viennent se placer à la place de ceux qui ont été écartés.

S.Freud, est avant tout un chercheur, un homme avec un désir fortement déterminé de savoir. La théorie qu’il développe sur le rêve, lieu privilégié d’expression de l’inconscient, lui fera dire « qu’elle marque un tournant. C’est avec elle que l’analyse a franchi le pas menant d’un procédé psychothérapeutique à une psychologie des profondeurs».

La « psychologie des profondeurs » est une thérapie « causale », fondée sur la connaissance de la cause des symptômes.

Pendant que Freud cherche a déterminer quels sont, pour ses patients, les processus inconscients venant faire barrage au désir ou venant le manipuler, le résoudre au néant, sans pour autant que ces derniers ne se reconnaissent, dans leurs actes, dans les évènements provoqués par des comportements qui les dépassent et les font se sentir perdus, il constate que l’éclaircissement psychanalytique et le savoir auquel le sujet a accès, a un effet thérapeutique sur la névrose et pas seulement sur le symptôme.

Il conclura sur la question de la psychothérapie symptomatique et sur la thérapie causale dorénavant appelée Psychanalyse que seule une thérapie causale, qui agit sur la cause de la névrose et non sur le seul symptôme peut être prophylactique : elle empêche l’extension des dommages.



Rédigé le Vendredi 17 Décembre 2010 modifié le Mardi 11 Juin 2013
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